Michal ZAJAC, Chief Economist chez Massena Partners, nous partage son analyse sur la situation économique actuelle et met en lumière plusieurs éléments essentiels :

Aux États-Unis, les entreprises commencent à substituer l’IA générative aux salariés
Cette adoption ne doit pas être si peu rentable que ça, étant donné l’impact profond sur l’emploi, en particulier des plus jeunes. Ainsi, ces trois dernières années, les postes de travail les plus exposés à l’IA générative (i.e. une mesure de la part des tâches réalisables par un LLM au sein d’un poste), subissent l’hémorragie sur les segments des jeunes diplômés. Ainsi, les créations de postes pour les jeunes diplômés sont d’autant plus faibles qu’un poste est exposé à l’IA et l’effet se ressent même pour les travailleurs jusqu’à 10 ans d’expérience. Pour l’instant, les LLM sont capables de se substituer à ceux qui comme eux, sont formés sur des connaissances livresques/scolaires. Or, les LLM s’entraînent désormais sur des ensembles de données de plus en plus vastes (sons, vidéos).

On construit désormais, aux États-Unis, autant de Data Centers que de bureaux
Un chiffre hautement symbolique soulignant le pari massif sur l’IA : on dépense autant pour « hébérger » l’IA que les travailleurs humains.

Les droits de douane américains financent la réforme fiscale de Trump
Cela correspond donc à plus de 350 milliards de recettes budgétaires nouvelles par an. Ce qui n’est pas si loin du déficit annuel supplémentaire que le Big Beatiful Bill va engendrer. Même si on ne peut pas extrapoler ces quelques mois de droits de douane (lesquels seront toujours en vigueur dans un an ? Comment va se comporter à terme la demande pour des importations devenues plus chères ?), cela montre qu’en moyenne, l’impact des politiques de Trump sur le déficit n’est pas si négatif que ça. Trump donne d’une main (baisses d’impôts) et prend de l’autre (hausse des droits de douane). En d’autres termes, l’impact sur le déficit des États-Unis serait bien moindre que ce qui est souvent dénoncé.

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